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Poutine est-il réellement inquiet pour le sort d'Israël à Gaza ou joue-t-il là l'un de ses meilleurs atouts, longtemps travaillé?

Israël: la Russie tire sa revanche?

Un changement de cap russe ? En effet, plus d’un observateur a relevé depuis quelques heures, cet appel très radical de Bugdanov, l’émissaire spécial du président Poutine à l’adresse d’Israël, lors d’une rencontre avec l’ambassadeur sioniste en poste à Moscou. Le haut diplomate a affirmé à Ben Tesvi que la tuerie devrait s’arrêter et que le massacre des civils de Gaza est inadmissible. Puis il s’est dit inquiet de cette escalade des tensions au Moyen-Orient tout en demandant que les deux parties se mettent à la table des négociations pour résoudre les différends. Est-ce les 219 civils dont plus de 60 enfants massacrés de Gaza qui a provoqué le virage russe ? Il y a quelques jours le président Poutine a estimé que la guerre Israël/Gaza influait directement sur la sécurité de la Russie.

Puis le MAE russe a demandé à ce que les deux parties cessent de "viser les civils". La teneur de ces déclarations a fait dire à Arab Weekly ceci : " Au milieu des escalades entre Israël et le Hamas, la Russie s'est limitée à de brèves déclarations du président Vladimir Poutine et du ministre des Affaires étrangères Sergueï Lavrov et certains diplomates appelant au calme et exhortant les parties en lice à éviter de viser les civils. Les analystes ne peuvent pas dire si la vraie position russe est une position de neutralité ou s'il s'agit en fait d'une reconstitution de la tactique russe en Syrie et en Libye. La tactique consistant à montrer peu d'intérêt dans un premier temps et à laisser progresser les développements jusqu'à ce qu'ils atteignent un point précis où Moscou entre dans le fracas et se transforme en un acteur majeur." 

La revue se fond en effet sur la campagne de guerre dans la guerre d'Israël contre la Syrie " qui s'est fait tout au long de ces dernières années avec l'accord implicite de Moscou", ce dernier " étant désireux de mettre l'Iran à la porte de la Syrie" : " D'ailleurs cette position russe à Gaza va bien à rebours de celle de la Chine qui, dès le 10 mai s'en est violemment pris aux USA les accusant d'avoir attisé le feu de la guerre, bloqué le mécanisme de Conseil de sécurité en faveur d'Israël", dit le journal. Mais à Gaza, la Russie est-elle en train de faire le remake de sa position en Syrie et ce, sur le dos de la Résistance et en conformité avec les intérêts russes? 

Plus d'un indice permettrait de répondre par un méga Non: "La thématique de rivalité Russie/Iran en Syrie, usée jusqu'à la corde et qui continue à nourrir les analyses des revues atlantistes ne tiennent pas désormais, surtout depuis qu'Israël s'est fait royalement surprendre à Gaza. Tout au long des années qui ont duré la campagne de guerre dans la guerre d'Israël en Syrie, la Russie a donné l'impression de coopérer avec Tel-Aviv. Mais au regard de ce qui se passe depuis 10 jours, cette hypothèse tend à partir en mille morceaux. Sinon comment comprendre l'apparition des armements russes à Gaza, ces missiles antichars, anti blindés? Les palestiniens ont affirmé avoir appris à fabriqué leurs engins dévastateurs en Syrie.

Vidéo: l'attaque au missile palestinienne contre Ashkelon, 20 mai, une batterie de Dome de fer détruite 

Or on sait que le secteur d’armement syrien est intimement liés à la Russie. Sans le feu vert russe, les techniciens palestiniens n'auraient pas pu atteindre de tel degré de technicité ni bénéficier, comme  ne cesse de l'affirmer la presse atlantiste de l'appui de l'Iran. Les cargaisons militaires iraniennes se posent à Hemeimim et son escorté par les avions russes. Mais il y a un niveau encore plus profonde dans cette analyse :la propension de Moscou à s’allier aux acteurs anti US dans la région. Moscou a demandé au Hezbollah d'ouvrir un bureau à Moscou et entretient des coopérations avec le Hamas et le Jihad islamique. La réticence de Moscou pourrait s'expliquer en partie par l'importante communauté russophone d'Israël. Un retour des Sionistes en Russie est une source d'inquiétude pour un Poutine qui a prouvé à plus d'une reprise vouloir affranchir son pays du poids des lobbies pro Israël", note un expert à Presstv. 

Et d'ajouter : " l'armée russe n'a aucune raison d'avoir une quelconque sympathie pour Israël après les coups que Tel-Aviv a joué conter elle dans le Haut karabakh. On se rappelle fort bien comment des milliers d'images envahissaient en octobre dernier la toile mettant en scène une belle partie de l'arsenal de la DCA russe, s'écraser sous les attaques des drones Harop israéliens. A présent, Moscou ne peut que tirer plaisir de voir Dôme de fer totalement atone face aux missiles et aux drones palestiniens.

A Ashkelon, ce jeudi 20 mai, les Palestiniens ont même réussi à abattre une batterie de Dôme de fer, à l'image de ces Pantsir-S qu’Israël faisait chasser par Bakou et Turquie interposés dans le Haut Karabakh, ne serait que pour déposséder la Russie de son marché d'armement. Et puis n’oublions pas que la normalisation Israël/Golfe a pour but de relancer un vieux projets de transfert de gaz de la Méditerranée vers l'Europe et ce, sur le dos de la Russie. Les Russes ne peuvent ne pas se sentir satisfait de voir le gazoduc Eilat-Ashekelon, Eilat-Ashdo, les gisements Tamar et léviathan être la proie facile de la toute puissance balistique de Gaza". 

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SOURCE: FRENCH PRESS TV